Vous le savez déjà, le proprio de ce site a la sale habitude d'écrire sur l'Epitanime - la convention pour les otaques qui sentent sous les bras, surtout quand il fait super chaud. Chaque année, j'écris un rapport qui fait rire les organisateurs et hocher la tête des visiteurs, ces derniers articulant lentement: "oui, ça s'est bien passé comme ça. Sauf que moi, je suis pas allé improviser la chorégraphie de Party Night de Di-Gi Charat à 3 heures du matin devant un amphithéâtre de 150 personnes". Quand j'ai envie de passer un bon moment, entouré de gens qui ne me font pas penser que je suis la lie de l'humanité (contrairement à mon miroir), pour remplir mon quota annuel de rayons UV sous un soleil de plomb, puis celui des sorties nocturnes durant lesquelles je n'ai pas à vendre ma virginité anale, je sais qu'Epitanime est prêt à m'accueillir. Pourvu que je fasse un total de 1200 bornes aller-retour, que je me retienne d'en coller une à des rédacteurs en chef aggressifs, et que je filme des vidéos débiles sans avoir dormi depuis 3 jours.

Et Japan Expo? Bah, je me contente des résumés. Je pourrais aussi vous raconter les origines de JE, née après avoir fait un enfant dans le dos d'Epitanime (ça ne vous étonne pas de voir qu'en 2000, Epitanime se nommait Japan Expo?), mais c'est pas le genre de la maison. Je ne sais pas si vous vous souvenez du mot fondateur de l'association Tsubasa (qui organise les activités de la plupart des conventions françaises): ils ne veulent plus qu'on reparte en se disant "j'ai acheté plein de DVD et de goodies" mais "je me suis bien amusé". La Japan Expo, ça reste, année après année, un supermarché organisé par Manga Distrib' avec des cosplayeuses sur une scène pour divertir les fauchés et de nombreuses activités pour masochistes: files d'attente avec tirage au sort pour des autographes, avoir à repayer si on veut y retourner après être allé manger, et mêlée de rugby permanente dans tous les couloirs pour avancer un peu. Si seulement j'arrivais à me souvenir où j'ai rangé ma combinaison en cuir, mon fouet et mes chaînes, je serais déjà en train de faire la queue pour avoir la chance de vivre ces expériences impérissables.
Sauf que l'attente ne serait pas que de quelques mois, à l'instar de ces bossus qui sont déjà avec thermos et sacs de couchage devant les cinémas pour Star Wars Episode 3. Elle serait de plus d'un an, pour l'édition 2006. Vous le savez tous depuis des mois, puisque ce n'est qu'un secret de polichinelle: Japan Expo 2005, vous la prenez, vous la roulez, et vous vous la carrez derrière l'oreille. Tout le Wired est déjà au courant depuis des mois, chaque source ayant gentiment demandé de ne le répéter à personne. On a donc eu en janvier des "rumeurs" sur Nihon-Fr, suivies d'un démenti alors que ça sentait déjà le sapin, divers messages sur tous les forums que je préfère ne pas lier ici (déjà qu'ils ne m'aiment pas chez Uso, on va pas empirer les choses), pour finir en apothéose sur le communiqué officiel tout rose et tout mignon. Oui, l'inspection du travail leur a rendu visite, et "aucune suite n'a été donnée à cette affaire", tout va bien madame la Marquise. Pourtant on déplore - entre autres - un tout petit rien: l'organisation fondatrice Jade ferme boutique et est remplacée par une nouvelle association, vierge comme la Marie, créée par un ancien responsable des relations humaines. Inutile aussi de vous parler des liens entre l'éditeur IDP et Japan Expo, c'est pas le genre de la maison non plus - et les gens du gouvernement ont l'avantage sur moi d'être payés pour creuser tout ça. Donc, retour en 2006 à Paris Nord, Villepinte, deux étages, (plus habitué à voir défiler des expositions d'armes de destruction massive), nouveau président, nouvelle assoce tout ça. Clair comme de l'eau de roche, je vous dis.

Donc, que reste-t-il comme conventions dans les grandes villes? D'après les Nuls, Stéphanie (de la principauté avec le circuit de Formule 1) aurait déclaré: "j'ai un pied à Paris et un autre à Monaco"; et Bruno Carette d'ajouter: "on plaint les lyonnais". On les plaint d'autant plus que Bakamanga 2005, là aussi, vous vous la taillez en pointe et vous vous la mettez où je pense. Mais bon, parler de Lyon, c'était juste pour faire une transition. Le Cartoonist? Après avoir avoir giclé de Toulon, après le triomphe de l'alliance avec Paris BD, Olivier Gilbert, l'homme qui ne peut plus mettre un pied dans un studio d'animation japonais depuis qu'il a vendu ses dédicaces sur eBay et qui est actionnaire dans Japan Culture Press (éditeur de GameFAN), tente d'aller à Marseille.

Et oui: à Paris, il ne reste plus qu'Epitanime. Eux, ils savaient depuis décembre que Japan-Expo 2005 était six pieds sous terre. Mon intuition féminine m'a toujours conseillé de me fier à la première impression, puisque c'est généralement la bonne. Vous savez quoi? Lorsque les organisateurs de la convention qui a fait 6321 visiteurs ("et un raton-laveur", dixit les orgas) en 2004 ont appris que la convention qui a fait 41000 visiteurs la même année allait se mettre au vert pendant un an, leur première impression a été: "on est dans la merde". Bonne pioche.
Epitanime 2005: ça n'a même pas commencé et ça va déjà éclater tous les records de fréquentation. Première idée: réduire la publicité à son strict minimum: le Web, les magazines spécialisés, quelques affiches - l'obligation de promotion de l'évènement, est stipulée dans le contrat avec les exposants. Les préventes (le "risque de forte affluence" sera d'ailleurs précisé dès cette étape!) serviront à prendre la température, mais des places au guichet seront toujours disponibles. L'équipe cogite sur des moyens de plaire au public JE, plus "mainstream", sans trahir le côté "hardcore" d'Epitanime. Comme il n'y a plus de lundi de Pentecôte, la convention ne durera que deux jours (de vendredi 27 mai en soirée jusqu'au dimanche 29). Des exposants qui devaient être présents à JE2005 sont déjà en train de voir avec Epita pour négocier une place. Et elles seront rares et limitées en taille, cette année: gros filtrage à l'entrée, les amateurs doivent "prouver la qualité de leur production" et les professionnels seront, ô joie, tenus de garder le HK (les fameuses contrefaçons) à la maison. J'attends cependant d'avoir des détails sur ce point, puisque Konci était en 2004 le principal partenaire de la convention - le voyage au Japon, premier prix du cosplay, c'était eux. Ils avaient gardé les DVD Zone 0 à la maison, mais ne s'étaient pas privés pour les CD audio et autres figurines. C'est encore organisé à 50-50 avec l'asso Tsubasa (aucune collaboration avec l'équipe de JE n'est envisagée), ils font de leur mieux pour avoir un écran à l'extérieur et relancer le karaoke en plein air (qui s'était fait porter pâle en 2004 par manque de budget), et tout le monde est sous pression. Ca va être une année bien chargée, et personne n'a envie de se taper une surpopulation genre Japan Expo 2004 en version Epitanime 2005. Surtout quand on n'arrive pas à retrouver sa combi cuir avec fouet, chaînes, tout ça.

Bon courage.