Samedi

Ca y est, les choses sérieuses commencent. Cette fois, alors que même les portes étaient ouvertes dès le matin, il y avait en plein après-midi une file d'attente monstre pour ceux qui n'avaient pas de ticket! On a également appris que toutes les places pour les nocturnes avaient été vendues dès la prévente, et c'est une première pour l'Epitanime: 200 places pour le vendredi, 500 pour le samedi! Assurément, ce soir, ça allait être énorme! En attendant la nocturne, samedi allait être long et lourd, avec une fois de plus, un soleil de plomb. C'est la griffe de l'Epitanime ça: cette chaleur vite insoutenable, ce camping des zones d'ombre digne d'un serveur Ghost Recon, ces filles qui ont des coups de soleil parfaitement localisés sur l'épiderme, genre "les seuls millimètres carrés qui ne sont pas rouges sont juste sous la bretelle de mon soutien-gorge". Comme chaque année, tout le monde ruisselle de sueur, tout le monde investit les robinets d'eau, tout le monde achète des T-Shirts aux exposants pour les porter immédiatement et changer de vêtement, mais tout le monde est content^^.

A l'intérieur, la salle Xbox était toujours aussi remplie, la salle de jeux vidéo devenait presque inaccessible. La salle de Go était pleine (cool!) et des concours de débutants étaient organisés.
A côté, les Gotohwans continuaient leurs concours de doublage dans une salle de classe: cette année, ils étaient déguisés en chirurgiens voulant "sauver le doublage malade", et comme d'habitude, ils faisaient les bouffons sur tout le site pour promouvoir leur stand. Rigolo, sauf quand ils prenaient leurs seringues pleines d'eau pour asperger les gens et les appareils numériques. Enfin, je dis ça, mais le dimanche, ils trouveront leur maître en matière d'arrosoir... Allez, je vous le dis tout de suite: la Croix Rouge, pour éviter les insolations, aspergera le public durant le cosplay avec une lance à eau. Là encore, ils ont pas pensé à tout le matos kikout trécher et que tout le monde portait... Enfin.
Chez les Gotoh donc, j'ai tenté ma chance au doublage. Vendredi, j'avais improvisé un dialogue trèèèès vulgaire de Momiji sur le thème de la domination sado-maso qui n'a pas plu au jury. Alors le samedi, j'ai été épaulé par une bonne voix (ça se jouait à deux) sur du City Hunter épisode 2 avec des histoires de statue en pain d'épice. Et joie, j'ai gagné l'anime-book 1 de CardCaptor Sakura (youpi) et le GTO... numéro 15. Super, merci de me faire acheter les 14 premiers et la palanquée qui suit après.
Puisqu'on parle des jeux, j'ai aussi fait le quiz (fini troisième de ma poule), le Find or Die (éjecté dès mon premier tour, bouh), le Bomberman Saturn à 10 (j'ai même pas gagné une manche, faut dire aussi que le proprio de la console jouait trop bien contre les autres) et le KiVeuGagnéDesMiyons lors de la nocturne du samedi (des témoins vous relateront la scène, je refuse de parler là-dessus).
J'ai fait un tour au stand Sentaï (assoce Granaska), qui ne change pas beaucoup: épisodes originaux sans sous-titres ou enregistrés sur la chaîne Mangas, et peu de discussions avec les gens. Ah si, ils vendaient des CDROMs de leur cru dont la jaquette était à hurler de rire (en partie parce que le montage photo aurait pu se baser sur des samples qui ne montrent pas des Jean-Paul Belmondo avec une perruque en puissance).


Samedi, Forum des Exposants

A tout seigneur tout honneur, avant d'aborder les autres stands pro, parlons un peu des amateurs. Changement par rapport à l'an dernier: ils ne sont plus cloisonnés et ont facile 60% du forum qui leur est réservé: un grand espace tout plein de tables alignées, officiellement pour une ambiance plus conviviale. Ca ou le fait qu'il n'y avait pas assez de cloisons ou qu'elles n'ont pas été installées par manque de temps (rah le mauvais esprit^^). Cependant, quelques stands comme YuMedia ou NekoMix ont eu droit à de belles cloisons qu'ils ont vite décorées. Mention spéciale à NekoMix qui laissait à disposition des marqueurs et de grandes feuilles blanches pour dessiner: elles ont ensuite toutes été affichées dans le couloir d'entrée du forum, et il y avait des fanarts vraiment bons!
Parmi les autres amateurs que j'ai remarqués, notons Bol de Riz qui partage mes idées sur Tenku No Escaflowne, NDJ-Music qui revend des CDs Audio (officiels!) en J-Pop et J-Rock, d'occase et donc à un bon prix. A part ça, il y en avait quelques-uns qui en profitaient pour vendre à côté de leurs fanzines leur matos d'occase, genre mangas ou DVDs, sûrement pour ne pas passer par le dépôt-vente qui prélève une commission. Il y en avait même un où quelques filles avaient dû partager le prix de leur emplacement ne vendaient que ça, comme si on était au marché aux puces. Non pas que je m'en plaigne (j'ai fait quelques affaires et on pouvait bien marchander) mais c'est une façon un peu différente d'utiliser les stands amateurs réservés aux sempiternels fanzines.
Une fois encore, Mangavore dédiait son stand à la promotion des AMVs. Toujours sympa, mais ils en profitent toujours pour toucher un bénéfice au passage, même si les vidéos ne sont pas toutes d'eux -_- .

Allez, retour aux stands Pro. Parmi les non-magasins, il y avait donc AnimeLand (on peut rien faire pour eux, ils sont trop vieux pour changer), les Dossiers du Manga (dont j'ai toujours pas compris l'intérêt), Japan Vibes (les rédacteurs m'ont avoué deux trucs: 1/ A l'origine, le zine se voulait 50% Japanime 50% Japon; ils ont ensuite dévié leur ligne éditoriale genre 80% Japanime à la demande des lecteurs, et se présentent maintenant comme un challenger à AnimeLand. 2/ Les photos prises sur l'Epitanime par leur équipe, ils savent pas ce qu'ils vont en faire: usage perso ou sujet d'article? Après les avoir cuisinés, ils disent qu'ils vont faire un article; on verra...).
Enfin, retour aux magasins, car il y a eu du mouvement! Première chose, les prix ont baissé. Et oui! Quand je vais sur un stand, je commence toujours avec la question: "Vous pratiquez les prix du magasin ou vous faites des prix spécial convention?". L'année dernière, seul Tonkam m'avait répondu par un prix convention. Cette année, le vendredi, tout le monde avait dit que des réductions sur le volume pourraient s'arranger parce qu'on était sur la conv'. Et donc samedi, les prix avaient baissé, entre 5 à 10€ pour les DVDs!
Après discussion avec les vendeurs (je citerai pas les noms des magasins, vous comprendrez le dimanche), les faits étaient là: une otacon, c'est le moment où vos concurrents ne sont plus à une distance de quelques stations de métro, ils sont carrément devant votre museau. Vous pouvez vous promener, regarder leurs prix, et revenir en courant à votre stand avec votre étiqueteuse à la main; vous savez que si vous ne faites rien, les clients achèteront ailleurs parce qu'il y a juste 10 mètres d'écart entre vous et eux. Résultat, des coffrets Manga Distrib' pour 30-35€ au lieu de 40€, des tonnes de DVDs Dybex à 20€ au lieu de leur indécrottable prix de 25€, et 3 au choix pour 55€. Tout ça en neuf, bien sûr. Ah maintenant, je crois que vous avez pigé: vous comprenez qu'il y avait de quoi se lâcher, telle une adolescente prépubère jointe de sa génitrice ménopausée au milieu d'un magasin Kiabi le premier jour des soldes à 8 heures du matin. Maintenant, imaginez cette scène avec des otakus post-pubères, en sueur et sans leur maman, lors de soldes qui ne durent qu'un week-end par an et armés de leur porte-feuille: voiiilà, maintenant vous avez une image assez précise^^.

Une autre surprise fut l'arrivée complètement imprévue d'un nouvel éditeur d'animes: Mabell (ils ont déjà un site web en tout cas). On a ainsi appris qu'ils venaient de sortir leurs trois premières séries: G-On Riders (fan service powa), Pita-Ten (Di-Gi Charat powa) et Samurai Deeper Kyo (psychopathe powa). Inconnus au bataillon, dont la venue était même ignorée des organisateurs au plus haut niveau, ils sont venus donner des exemplaires de visionnage aux membres d'Epitanime (pour diffusion dans les salles: le planning de dimanche serait révisé pour eux) et à ceux de Japan Vibes. Ces derniers ont immédiatement mis les disques dans leur lecteur DVD sur le stand pour en faire profiter les visiteurs! Le plus amusant étant que j'en ai discuté avec un rédacteur de Japan Vibes qui ignorait tout autant que moi l'existence de Mabell; mais en feuilletant un JVibes sur la table, il y avait un article sur la sortie en DVD FR de G-On Riders, que Mabell était cité, et le gars a découvert ça en même temps que moi... Mhhhh, ils ne lisent pas leur propre magazine?!


Samedi, nocturne

Présentation du menu prévu: Last Exile (un goût de Steamboy et The Cockpit, mais en fade), Figure 17 (juste le premier épisode; le reste de la série est peut-être super, mais celui-là est ridicule), Technolyze (si vous ne lisez pas Tsutomu Nihei [Blame, Noise] laissez tomber), karaoke, Uchu No Stellvia (à l'instar de DNAngel, celui qui sauve l'ambiance dans la salle), E's Otherwise (très moyen), encore le quiz Tsubasa, Gad Guard (j'ai refusé de le voir), le deuxième karaoke, Dear Boys (repompe éhontée de Slam Dunk), et enfin Narue no Sekai et FireStorm, que je n'ai pas vus et qui ont peut-être sauté parce que le planning était en retard.
"Quoi, encore?", direz-vous. Ben oui. Tout pareil que la première nuit, mais en pire question ambiance au début de la soirée: la faute à Last Exile, Figure 17 et Technolyze qui n'avaient clairement pas leur place, surtout les premiers épisodes de F17 et Technolyze. J'ai pas pris la peine d'expliquer que le reste de F17 s'améliorait, je me suis contenté de me lever avant la projo et de hurler "C'est par l'équipe de Love Hina, vous êtes prévenus!".
Vous connaissez pas Figure 17? C'est l'histoire d'une gamine au design pompé sur Shinobu, qui vit dans un bled paumé et assiste à un crash d'OVNI. Ce dernier étant peuplé d'un gentil alien au design digne des sentaïs dans les 80's, les cheveux permanentés et les vannes débiles en moins, d'un méchant alien dont le look oscille entre une bite montée sur tentacules (spécial influence Urotsukidoji) et l'Ange marin dans Evangelion, et d'une fiole avec une slime dégueu à l'intérieur à base de Clone Express (comme du Mir Express) qui fabrique une copie de l'héroïne en 10 secondes chrono. Désolé pour la phrase longue, mais je tenais à vous faire une description à l'emporte-pièce en une phrase. Ajoutez à cela un premier épisode à la première moitié poussive et à la deuxième moitié qui n'est qu'un combat chiant et long, et vous comprendrez pourquoi la salle oscillait entre silence consterné et hilarité; le fait étant qu'aucun d'entre eux n'aura jamais envie de découvrir la suite de cette série qui va en s'améliorant. Ah oui, la série a plus d'un an, aurait pu passer l'an dernier, et accessoirement, laisser la place cette année à autre chose.
Technolyze, c'est donc du Tsutomu Nihei. Vous savez, le type qui fait des mangas où on parle jamais (la traduction d'un volume entier chez Glénat doit tenir sur une feuille recto) mais que c'est tellement bien dessiné qu'on croit tenir un art-book influencé par Enki Bilal en plus techno. L'anime est fait par le studio Mad House et respecte cet esprit. Dans une soirée Epitanime, ça aurait pu trouver son public. Dans la convention annuelle où l'on tient le marathon 3 jours et 2 nuits, on a intérêt à rester motivé et éveillé: avoir une série avec la première - et dernière ! - ligne de dialogue au milieu de l'épisode, ça contribue au fou-rire de l'assemblée et à une baisse de moral généralisée pour le reste de la nuit.
Ce qui m'amène à vous dire que les amphis n'étaient pas pleins à craquer de 500 personnes comme on s'y attendait: en fait, le taux de remplissage était sensiblement le même que la veille (50 à 70% tout le long de la nuit), si ce n'est légèrement moins. A mon avis, c'est parce que l'échec de la première nocturne a dû circuler toute la journée de samedi et refroidir beaucoup d'ardeurs...
Le premier karaoke fut aussi buggé que la veille, le deuxième fut un petit tas de chansons "choisies" par le public parmi celles qui plantaient pas (et encore, ce fut pas sans problème). L'ambiance n'était pas enflammée, les morceaux étaient souvent méconnus des trois quarts de l'assistance (**), ceux qu'on attendait n'étaient pas là (Cobra! NGE! Love Hina!) et les playlists étaient différentes pour chaque amphi puisque chacun faisait comme il pouvait.

Du coup, j'en profite pour faire le même reproche que l'année dernière: les fansubs US. C'est bien simple, tous les fansubs cette année étaient en anglais (et encore: en 2002, seul Photon était en français). Alors je pense bien qu'à l'Epita, tous les étudiants sont bilingues, mais ce n'est pas le cas du reste du monde. C'est quelque chose que je comprends pas: pour avoir des vidéos officielles à projeter durant une convention, on fait une démarche auprès de éditeurs pour qu'ils nous les filent, et ce sont eux qui donnent ce qui leur chante et selon leur bon vouloir. Dans le cas des fansubs, pourquoi ne pas faire la même chose, au lieu de les télécharger soi-même en anglais? Je suis certain que tous les fansubbers français seraient prêts à se battre pour filer des fichiers dans leur meilleure qualité afin de les montrer sur très grand écran à un public de passionnés. En tout cas, ils seraient sûrement plus disponibles et rapides que les éditeurs ~_- ... Bref, si on montre des fansubs la nuit pour éviter les foudres des éditeurs le jour, autant bien le faire, non?

Bref, la deuxième nocturne s'est passée comme la première: une chaleur inhabituelle, des karaokes plantés et aux playlists mal choisies, un programme indigne de la convention annuelle, et (par conséquent?) une ambiance forcément en-deçà de ce qu'on pouvait attendre d'une centaine de maniaques/amphi disposés à faire deux nuits blanches.




(**) Au moins, l'honneur est sauf: quand j'ai fait la chorégraphie de Party Night de Di-Gi Charat à 5 heures du mat', je suis pas passé pour un crétin, mais plutôt pour un otaku pur sucre qui connaissait quelque chose ignoré de tous... Je suis pas fan de DGC, mais ça fait partie de la culture générale otakesque, nom de nom!

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